Médiéval
Plate-forme castrale
Médiéval
Plate-forme castrale
Amance (54) canton de Malzeville
Motte au sommet d’une colline
Il apparut au cours du XIe siècle en cette période où la France se hérissait de donjons, et succédait sans doute, à un lieu fortifié plus ancien, établi, comme c'était l'usage à proximité d'une voie de communication.
Cette voie n'a pas laissé de traces et ne figure pas sur les cartes anciennes. Elle a été mise en évidence, découverte en quelque sorte, par Schram et Albert Grenier. Elle partait de Metz, traversait la Seille entre Port-sur-Seille et Nomeny, croisait la grande voie de Bar à Strasbourg à Sivry et se dirigeait, passant au pied de la colline d'Amance, vers Saulxures-lès-Nancy et Saint-Nicolas-de-Port. Deux portus ou entrepôts, se trouvaient sur son trajet. Tout porte à croire que cette voie était un chemin saunier ce qui donne un sens politique et commercial au choix du site d'Amance comme lieu de défense et de contrôle. Une autre route d'intérêt local, un autre diverticulum, passait probablement aussi au pied d'Amance : en provenance du portus de Saint-Nicolas, elle passait à Cercueil {Sarcofagus), filait vers le nord, laissant Amance à l'ouest, pour traverser la vallée de la Seille et aboutir à Delme {Ad Duodecim). Mais il faut avouer que l'existence de cette dernière bien que plausible, a été établie avec des preuves insuffisantes[1].
Quoi qu'il en soit, il n'est pas douteux que le château d'Amance ait eu, par sa position, une origine analogue à celle de ses voisins de Dieulouard ou de Mousson. Ces derniers, en effet remontent également au XIe siècle, du moins pour les constructions en pierre, et furent bâtis ou rebâtis à proximité de l'ancienne grande voie prétorienne romaine de Lyon à Trêves.
Le nom d'Amance apparaît sous la forme Ahmantia dans une charte de l'abbaye de Sainte-Glossinde de Metz, en 875. Il réapparaît à la fin du IXe siècle dans l’Historia episcororum Virdunensium de Bertaire, puis de nouveau en 932 dans une charte de Sainte-Glossinde.
Le château d'Amance, Amantium castrum est signalé comme existant en 1033 par le P. Benoît Picard, dans son Histoire de Toul. Qui en était le seigneur à cette époque? On ne sait trop.
Le premier document grâce auquel on puisse accepter comme une certitude l'existence du château d'Amance, date de 1076. Cette année-là, Pibon, évêque de Toul, à la prière de Sophie de Bar, affranchit le prieuré de Laître-sous-Amance, la chapelle du château d'Amance, les paroisses de Lay-Saint-Christophe, Eulmont, Seichamps et Blanzey de la dépendance de l'église de Dommartin, qui appartenait à l'abbaye de Sainte-Glossinde, et confirma les dons faits au prieuré
Henri Lepage a laissé une description du château : « Amance avait deux portes et une poterne; la porte, placée à l'ouest, dans la partie basse de la ville, se nommait porte en bas ; celle du côté de l'orient, dans la partie la plus élevée de la ville, était désignée sous le nom de porte en haut. Ces dénominations se sont conservées et subsistent encore à présent dans le langage des habitants. Dans les commencements de la première révolution, les portes ont été démolies pour servir de matériaux à des constructions; elles avaient 15 pieds de Lorraine de voie, 8 à 9 pieds de largeur, de face de maçonnerie, et 12 pieds de hauteur
Hubert COLLIN
Le Pays Lorrain n° 3 de 1965.